La fertilité des prairies s’entretient.
Près de Brioude (Haute-Loire), Christian et Nathalie Cornayre sont éleveurs laitiers. Nous avons travaillé ensemble sur l’approche Agronomie- Fourrage pour creuser, mieux comprendre et ajuster les pratiques agronomiques.
Ils ont 45 mères (Holstein), et 100 ha dont 60% de prairie. La base de l’alimentation est l’herbe, tout en conservant une petite partie de maïs.
2 prairies de couleur bien différente à gauche et à droite de la route !
En observant deux prairies côte à côte, la différence de couleur me frappe. L’observation de profils dans ce secteur a révélé des sables limoneux argileux, peu profond 30 cm, reposant sur de la roche granitique altérée.
Je demande à Christian : « Pourquoi cette différence ? »
« Ben, une prairie, ça se soigne», me répond-il.
« Une prairie, ça se soigne », Christian Cornayre, éleveur (43).
A gauche, la prairie bien verte de Christian
La prairie de Christian reçoit du fumier ou du lisier à l’automne, puis sortie d’hiver, un petit coup d’ammonitre (150 kg/ha). Le sol est travaillé par scarification pour l’aérer. Il insiste bien : il s’agit d’un scarificateur, et non d’une émousseuse. L’émousseuse ne fait pas le mettre travail. Elle n’est pas assez agressive.
A droite, la prairie voisine moins verte avec du chiendent probablement
Les herbes indésirables prennent le dessus (probablement le chiendent), la parcelle ne doit pas être aussi bien soignée.
Scarificateur en CUMA
Le scarificateur est plus agressif qu’une émousseuse. Elle ne fait pas le même travail.
Diagnostic de sol sur prairie, des résultats très différents
Il ne s’agit pas de recette, mais donner à manger à une prairie est important quand on enlève des coupes. De plus, sur certaines prairies, le tissu racinaire en surface peut fermer le sol (feutrage). Il ne faut pas hésiter à scarifier quand c’est nécessaire.
Application en viticulture : un repos régénérateur entre 2 vignes
En vigne, certains vignerons ont bien compris qu’il fallait faire reposer les terres avant de planter. En effet, améliorer la fertilité des sols après plantation, coûte bien plus cher qu’un repos régénérateur avant plantation. Nourrir le sol (fumier, compost), restituer le couvert végétal ou les coupes sur la prairie, permet d’améliorer la fertilité de la parcelle.
Un semis direct de méteil (mélange de protéagineux et céréale) permettra d’augmenter la biomasse. Ceci n’est faisable que dans certains cas.
Emmanuelle Choné